Anaïs-Nour Benlachhab
Pour soprano colorature, électronique, et dessin animé 2D,
création mondiale au théâtre le 104 les 19 et 20 septembre 2024.
Effectif : Clara Barbier-Serrano (soprano), Anaïs-Nour Benlachhab (animation et réalisation), électronique
Durée : 12 minutes
Encadrement pédagogique Ircam : Grégoire Lorieux
Coaching théâtral : Ness Kalfon
Dédicace : à Hélène Benlachhab, avec tout mon amour
Remerciements : à Alexander Schäfer, Vincent Portes, Agustìn Issidoro, l’Ircam et son équipe pédagogique
Création : 2024 À partir des poèmes de Joyce Mansour, extraits du recueil Cris, éditions Seghers (1953)
NOTE de programme:
Après un concert triomphal, une diva exceptionnelle sombre dans un profond burnout. Déprimée, accablée par un vide intérieur, elle s’assoupit dans sa loge et glisse dans un rêve lucide. Ce monde onirique et surréaliste révèle ses doutes, ses angoisses et ses désirs inassouvis, où les voix de son inconscient, avatars animés, l’entraînent dans un dialogue absurde. Ces figures grotesques la confrontent à son ego démesuré, à sa quête insatiable d’amour et à cette angoisse profonde qui l’empêche de trouver une raison d’exister audelà des applaudissements. La pièce explore les dangers de l’ambition artistique, ce désir de perfection qui dévore l’âme. Les figures animées deviennent tantôt ses guides, tantôt ses bourreaux, la poussant à s’interroger sur la nature de sa quête existentielle. Pourtant, au cœur de ce délire, une lueur d’espoir surgit : la possibilité de transcender cette illusion de grandeur pour accéder à une forme de vérité plus profonde. La musique, suite d’espaces distincts évoluant d’une électronique abstraite vers des textures phonographiques déformées, met en scène les multiples voix de la diva et reflète ses états intérieurs. Les poèmes de Joyce Mansour apportent une dimension décalée, hallucinée, et questionnent avec humour les pièges de la vanité, laissant entrevoir une possible renaissance.
Program Note:
After a triumphant concert, an extraordinary diva descends into a deep burnout. Depressed and overwhelmed by an inner emptiness, she drifts into sleep in her dressing room, slipping into a lucid dream. This surreal, dreamlike world unveils her doubts, anxieties, and unfulfilled desires, where the voices of her subconscious—animated avatars—draw her into an absurd dialogue. These grotesque figures confront her with her oversized ego, her insatiable quest for love, and the profound anguish that prevents her from finding a reason to exist beyond the applause.
The piece explores the dangers of artistic ambition: that consuming desire for perfection that devours the soul. The animated figures alternately become her guides and her tormentors, pushing her to question the nature of her existential quest. Yet, at the heart of this delirium, a glimmer of hope emerges: the possibility of transcending this illusion of grandeur to access a deeper truth.
The music, a sequence of distinct spaces evolving from abstract electronics to distorted phonographic textures, stages the multiple voices of the diva and mirrors her inner states. Joyce Mansour’s poetry introduces a surreal, hallucinatory dimension, humorously questioning the traps of vanity and hinting at the possibility of rebirth.
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